L’usine Owens-Illinois de Vergèze menacée de fermeture : 164 emplois en péril

Le groupe américain Owens-Illinois a récemment annoncé un plan de restructuration impliquant la suppression de centaines d’emplois en France. 

Parmi les sites menacés, l’usine de Vergèze (Gard), spécialisée dans la production de bouteilles en verre, est sur la sellette.

Ce sont 164 salarié·es du site de Vergèze qui voient aujourd’hui leur avenir compromis. L’usine fournit notamment une grande partie des besoins en bouteilles pour Perrier (groupe Nestlé Waters).

Face à la gravité de la situation, les salarié·es ont pris l’initiative de bloquer l’entrée de l’usine pour faire entendre leur voix et manifester leur refus de voir disparaître ce site industriel. Des mots forts circulent : « dégoût, colère, incompréhension », selon les organisations syndicales mobilisées. L’usine de Vergèze n’est pas un site marginal : c’est un maillon important du tissu industriel verrier du pays, avec un savoir-faire local et une filière de sous-traitance connectée.

La direction d’O-I justifie cette remise en cause par plusieurs arguments : une baisse de la demande de bouteilles, notamment pour Perrier (tonnage en recul), une surcapacité de production dans le secteur verrier français, une forte concurrence nationale et internationale, ainsi que des coûts d’investissement, notamment pour la maintenance ou le remplacement d’un four, jugés trop élevés pour être assumés par l’entreprise. Or, les salarié·es et leurs représentant·es contestent ces arguments : ils rappellent que le site de Vergèze a été rentable et que le refus d’investissement de la direction semble indiquer que l’usine est sacrifiée au nom de logiques financières à court terme.

La fermeture de l’usine ne toucherait pas seulement les 164 salarié·es directs, les emplois indirects sont également menacés, qu’il s’agisse des sous-traitants, de la logistique, des services ou encore des collectivités locales. On évoque entre 220 et 250 emplois supplémentaires. À cela s’ajoute l’effet local : perte de ressources pour les entreprises de proximité, diminution de l’activité dans le bassin d’emploi, exode possible des salarié·es contraint·es à se déplacer loin. Enfin, l’enjeu est aussi symbolique : laisser fermer une verrerie, c’est mettre à mal la filière verrière nationale et la capacité de production locale face à des marchés dominés par de grands groupes ou des importations.

Face à cette menace, l’intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC) appelle à un travail de mobilisation, à des rencontres avec les élus locaux, parlementaires et la préfecture. La CGT exige une recherche de repreneur, obligation imposée notamment par la loi Florange dans le cas d’un groupe de plus de 1 000 salarié·es. Les salarié·es soulignent également leur volonté de poursuivre la production pour prouver la viabilité du site et convaincre un repreneur potentiel.

Ce que vit Vergèze n’est pas un cas isolé, c’est le symptôme d’un malaise profond dans l’industrie verrière, entre pressions sur les prix, investissements coûteux, concurrence mondiale et désengagement des groupes propriétaires. La FD CGT Verre & Céramique se fait l’écho de cette lutte en relayant la mobilisation des salarié·es, en organisant l’unité avec les autres sites menacés et en demandant des actes concrets à l’État (aides publiques, accompagnements, priorisation industrielle). 

Nous exigeons la reprise inconditionnelle du site par un acteur industriel respectueux des salarié·es, le maintien des emplois directs et indirects, ainsi qu’un plan d’investissement clair pour moderniser le site et assurer sa compétitivité dans la transition énergétique et environnementale.

Nous appelons à une mobilisation nationale de l’ensemble de la CGT pour faire de Vergèze un symbole de reconquête industrielle.

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