Baccarat : Les actionnaires jouent avec l’avenir de la cristallerie.

Les actionnaires jouent avec l'avenir de la cristallerie, les syndicats proposent des alternatives:

La réprésentante des principaux actionnaires de Baccarat, Coco Chu, qui serait soi-disant une grande fortunée chinoise passionnée comme sa famille par l'art français et plus particulièrement le luxe et la cristallerie, s'est volatilisée.

Une histoire de règlement de compte entre fonds

La réprésentante des principaux actionnaires de Baccarat, Coco Chu, qui serait soi-disant une grande fortunée chinoise passionnée comme sa famille par l’art français et plus particulièrement le luxe et la cristallerie, s’est volatilisée.

Une histoire de règlement de compte entre fonds :

Fortune Legend (FL) filiale de Fortune Fountain, fond qui détient Baccarat, serait en réalité un fond qui ne rembourse pas ses créances aux fonds Sammasan et Tor(basés à Hong Kong) qui lui ont prêté les fonds pour acquérir Baccarat. Baccarat étant le plus gros investissement de la famille Chu qui détient de gros investissements en Chine notamment dans l’immobilier… En tout cas c’est la version officielle car personne, pas même l’Etat français, n’est capable de faire le clair sur ces opaques investisseurs chinois. Qui est Coco Chu, une richissime personne ou un agent de l’Etat chinois ? Que cache ces manoeuvres financières ? S’agit-il de règlement de comptes entre les USA et la Chine par exemple dans la guerre commerciale que se livrent ces 2 puissances et Baccarat en est-il un dégat colatéral?

Car depuis des mois FL ne rembourse plus ses dettes, pire, il a discrètement subtilisé 10 millions d’euros dans les fonds propres de l’entreprise Baccarat.

La crise a connu un nouvel épisode.

Les créanciers espéraient faire entrer au conseil d’administration trois personnes de confiance. Il ­fallait pour cela que cette résolution figure à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale fixée au 17 septembre. Or le document publié vle 28 août 2020 n’en fait aucune mention. Cet “oubli” de la direction est contraire au droit boursier. Un huissier a été mandaté par les créanciers pour le lui rappeler.

L’assemblée générale du 17 septembre est un rendez-vous capital pour la manufacture lorraine créée en 1764, qui emploie près de 500 salarié-e-s. Plusieurs fois reportée, cette réunion des actionnaires doit permettre de clarifier les intentions de Fortune Legend, propriétaire de Baccarat depuis juin 2018 et filiale de Fortune Fountain Capital, holding de participations de Coco Chu.

Ces derniers mois, le départ d’une directrice générale recrutée à grands frais, Madame Riccardi et la nomination pour la remplacer du conjoint de Mme Chu, M Jackson – qui ne s’est jamais présenté en Meurthe-et-Moselle – ont alimenté les inquiétudes. De plus, les investissements promis par le nouvel actionnaire n’ont pas été réalisés. 

Tout cela dans un contexte où il y a nécessité impérieuse à prendre des décisions pour notamment refaire les fours. Sans direction d’établissement, ce sont d’ailleurs des directions financières et opérationnelles qui continuent à prendre des décisions pour le moins dangereuse comme par exemple des réorganisations du travail, alors même qu’aucune décision stratégique ne peut être prise…

Que propose les créanciers Hongkongais(et un peu américains aussi)

– Les prêts étant nantis en capitaux, ils peuvent entrer dans le capital de Baccarat et nommer des administrateurs, on parle de 3 administrateurs-trices dont l’un d’eux serait Michel Resseguier et qui prendrait la présidence du Conseil d’administration. 

Etant majoritaires ils pourront ainsi désigner un-e directeur-trice général-e qui lui-elle même pourra reprendre le contrôle du navire Baccarat.

A noter que M. Resseguier est un spécialiste des restructurations via son cabinet Prosphères (intervention dans 160 entreprises, il serait utile de faire un bilan de ces interventions) et que donc ses objectifs sont d’abord de pouvoir payer ses obligés fonds de Hong Kong…

Mais pour le moment c’est l’AG des actionnaires du 17 septembre qui retient toute notre attention avec notamment une demande de tenir cette AG à huis clos et de priver par exemple les administrateurs représentants les salarié-e-s d’être présents à cette assemblée d’actionnaires… La transparence du cristal n’est décidément pas de mise chez les fonds chinois et chez les Chu.

Les syndicats, les élus et la Fédération interviennent :

Devant cette situation, la CGT Baccarat (Eric Rogue et Cindy Mangin) avec sa Fédération (Mohammed Oussédik), le député de la circonscription M Thibault Bazin, le Maire de Baccarat M christian Gex, les élus syndicaux CGC et CFTC ont été reçus à leur demande par le délégué interministériel M Marc Glita le 2 septembre 2020 à Bercy, ministère de l’économie.

La situation urgente a été présentée et M Glita a confirmé que ce dossier était prioritaire chez le minsitre M Lemaire. L’objectif étant de retrouver un actionnariat stable le 17 septembre avec un Président de conseil d’adminsitration et un conseil composé des vrais représentants des investisseurs et des salarié-e-s bien entendu.

Nous avons aussi posé plusieurs sujets sur la table :

– Le 1er étant la fiabilité des investisseurs actuels (les fonds hongkongais) et leur représentant M Résseguier. Pour les syndicats et les salarié-e-s, la première décision concerne la réfection des fours.

– Le 2nd point étant le caractère très transitoire des fonds, qui sont là uniquement pour récupérer leur prêt.

Les syndicats et les élus politiques proposent que le gouvernement agisse pour conditionner le prêt garanti par l’état aux engagements d’investissements sur les fours et de maintien de l’emploi.

Par ailleurs, il nous semble très important que le gouvernement soutienne une reprise de Baccarat par un grand du secteur du luxe comme LVMH par exemple.

Cette reprise pourrait se faire dans les prochains mois en engageant les discussions entre l’Etat, les fonds actuels et les futurs repreneurs si c’est LVMH par exemple.

Le montage financier pourrait d’ailleurs associer, l’acteur du luxe avec l’Etat via la BPI et les fonds régionaux. Cela nécessite que les pouvoirs publics incitent LVMH ou un autre acteur du luxe à s’intéresser à ce bijoux industriel qu’est Baccarat.

Enfin, les syndicats et les élus vont rencontrer, à l’assemblée nationale, le député LREM en charge de la relocalisation.

L’objectif est de localiser la marque Baccarat et la production du cristal Baccarat à Baccarat, Meurthe et Moselle. 

Cela dissuadera tout acteur de ne s’intéresser qu’à la marque et d’aller faire les productions à l’étranger, en Chine par exemple…

Notre Fédération et la CGT via son secrétaire général Philippe Martinez restent totalement engagées dans cette bataille.

 

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